19 mars 2013

Sécurité routière: La situation ne s’arrange pas

  • Le Maroc, très mauvais élève
  • Encore un déficit en législation selon l’OMS 
  • 92% de ces décès surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire

     
Avec 3.434 accidents mortels en 2012, le Maroc se classe parmi les pays possédant les routes les plus dangereuses au monde. Les chiffres les plus récents en la matière sont ceux du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) qui font état de 4.055 tués, 1.1791 blessés graves et 89.317 blessés légers entre décembre 2011 et décembre 2012 sur les routes marocaines. Les statistiques sont encore plus frappantes quand on tient compte du volume du parc automobile marocain, qui n’excède pas les 3 millions de véhicules. Un taux de motorisation limité mais qui n’empêche pas nos voies de circulation d’être les plus meurtrières, tuant 14 fois plus qu’en France et 11,7 fois plus qu’aux Etats-Unis.
D’après des estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le coût socio-économique des accidents au Maroc serait de 11,5 milliards de dirhams par an, soit 2% du PIB. Avec ce terrible constat, le Royaume caracole en tête dans les pays arabes. L’Egypte et l’Erythrée arrivent en deuxième et troisième place. Economiquement, l’hécatombe coûte 1,5 milliard de DH, soit l’équivalent de 2% du PIB (voir L’Economiste n°3971 du 2013/02/19). Selon le rapport de l’OMS, 3% des accidents mortels sont le fait d’une consommation excessive d’alcool au Maroc.
Ce n’est pas tout. L’OMS pointe du doigt le Maroc pour l’absence de «normes obligatoires pour les casques», ce qui pourrait réduire les accidents mortels d’environ 15%. L’absence de législation concernant les dispositifs de sécurité pour enfants est aussi relevée. De fait, les sièges-auto de sécurité pour bébés et jeunes enfants et les rehausseurs peuvent permettre de réduire de 54 à 80% le risque de décès. Et la liste est encore longue : point de vérifications officielles des nouvelles infrastructures routières, ni de politique nationale en faveur de la marche à pied ou du vélo…
Les traumatismes dus aux accidents de la circulation sont une cause majeure de mortalité, puisqu’ils sont chaque année à l’origine de 1,2 million de décès selon le rapport 2013 sur la sécurité routière effectué par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Si rien n’est fait dans l’immédiat, le nombre de traumatismes et de décès dus aux accidents de la circulation continuera à augmenter dans la plupart des régions du monde puisque les transports motorisés progressent. De fait, si la tendance actuelle se poursuit sans fléchir, les accidents de la circulation, qui occupent actuellement la neuvième place parmi les causes de mortalité au niveau mondial, devraient devenir la cinquième cause de décès d’ici à 2030.
Le rapport souligne cependant une stabilisation mondiale du nombre de décès ces dernières années alors que le nombre de véhicules a augmenté. L’OMS identifie dans ce rapport cinq grands facteurs de risque : conduite en état d’ébriété, vitesse, non-utilisation des casques pour motocyclistes, des ceintures de sécurité et des dispositifs de sécurité pour enfants. 88 états ont été capables de réduire le nombre de décès mais il a augmenté dans 87 pays. Le rapport établit que 59 pays (39 % de la population mondiale) ont limité la vitesse en agglomération à 50 km/h, 89 pays (66% de la population mondiale) sont dotés d’une législation complète sur la conduite en état d’ébriété, 90 pays (77% de la population mondiale) possèdent une législation sur le port du casque, 111 pays (69% de la population mondiale) possèdent une législation complète sur le port de la ceinture de sécurité et 96 pays (32% de la population mondiale) possèdent une législation sur les dispositifs de sécurité pour enfants. Les piétons, les cyclistes et les conducteurs de deux-roues motorisés et leurs passagers sont appelés collectivement «usagers de la route vulnérables». 92% des décès par accident de la circulation surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, alors qu’ils ne représentent que 53% des véhicules immatriculés dans le monde.

leconomiste

 

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