16 février 2013

JNSR: A quand la fin de l'hécatombe ?


Rabat, 16 févr. 2013 (MAP) - Avec plus de 67.515 accidents en une année dont 3434 sont mortels, le Maroc se classe au palmarès peu convoité des routes les plus dangereuses au monde. Ainsi, la journée nationale de la sécurité routière, célébrée le 18 février de chaque année, est malheureusement une triste occasion pour revenir sur un décompte funeste des victimes des routes marocaines.

En effet, il ne se passe pas un jour sans que des morts ou blessés ne viennent alourdir un bilan déjà assez pesant. Le Comité National de Prévention des Accidents de la Circulation (CNPAC) fait état de 4055 tués, 11791 blessés graves et 89317 blessés légers entre décembre 2011 et décembre 2012.

Le plus spectaculaire des accidents enregistrés au cours de l'année dernière a coûté la vie à 43 personnes suite à la chute d'un autocar juste après avoir franchi le col de Tizin Tichka, qui culmine à 2300 mètres d'altitude.

Les statistiques sont tout aussi éloquentes que désastreuses quand on tient compte du volume du parc automobile marocain, qui n'excède pas les 3 millions de véhicules. Un parc automobile et un taux de motorisation certes réduits par rapport aux autres pays mais qui n'empêchent pas de faire des routes marocaines un mouroir qui tue 14 fois plus qu'en France, 23,3 fois plus qu'en Suède et 11,7 fois plus qu'aux Etats-Unis, selon une étude effectuée par le CNPAC.

Au-delà du drame humain qui endeuille des milliers de familles chaque année au Maroc, les accidents de la route pèsent également sur l'économie nationale et hypothèquent la croissance.

D'après des estimations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le coût socio-économique des accidents au Maroc serait de 11,5 milliards de dirhams par an, soit 2 pc du PIB.

Tout porte en fait à penser qu'il s'agit bien d'une "criminalité routière" qui a pour origine plusieurs facteurs particulièrement le manque de civisme des usagers de la route et le non-respect du code de la route.

Près de 94 pc des usagers de la route ne respectent pas le panneau STOP, 28 pc des conducteurs des véhicules légers en milieu urbain ne mettent pas la ceinture de sécurité, 9 pc des conducteurs des véhicules en milieu urbain et 29 pc de motocyclistes ne s'arrêtent pas au feu rouge, selon des données du ministère de l'Equipement et du Transport.

Il suffit d'ajouter à ceci la conduite sans permis ou avec des permis de complaisance, l'excès de vitesse, la conduite sous l'emprise de l'alcool ou la drogue, les dépassements dangereux et la surexploitation de chauffeurs routiers par des propriétaires hantés par l'accroissement du gain, pour comprendre facilement pour quelle raison le facteur humain est cité comme première cause des accidents de la route au Maroc.

Le défi majeur réside par conséquent dans le changement des mentalités et du comportement des usagers de la route. Toutefois, il ne faut pas négliger l'état des infrastructures routières qui est également à plaindre dans certaines régions du Maroc.

Le Maroc, conscient des répercussions néfastes des accidents de la route, a depuis plusieurs années pris des mesures pour améliorer la sécurité routière, notamment le nouveau code de la route qui a largement contribué à une baisse, quoique minime, du nombre des accidents et des victimes de la guerre des routes.

Une décennie d'action pour la sécurité routière 2011-2020 a également été lancée dans l'objectif d'inscrire, de manière durable, la baisse des indicateurs de sécurité routière.

La journée nationale de la sécurité routière interpelle cette année l'ensemble de la société pour prendre part à ce chantier. Célébrée sous le thème "4000 tués nous sommes tous responsables!", la journée coïncide avec la dernière année de mise en œuvre du troisième Plan Stratégique Intégré d'Urgence (PSIU III) 2010-2013.

Le bilan est sans doute sinistre, mais les efforts des différentes parties concernées sont louables et méritent d'être cités.

Au niveau médiatique, 13 spots TV et Radio ont été diffusés sur différents thèmes de la sécurité routière dont le contrôle de la vitesse par radars, le port de la ceinture de sécurité aux sièges arrière, le port du casque, l'usage du téléphone au volant, la sécurité des usagers vulnérables et le respect des pistes cyclables.

Il y a lieu également de citer la conception et la diffusion de 17 émissions Radio traitant des différents thèmes liés à la prévention et à la sécurité routières dans le cadre d'une convention de partenariat entre le CNPAC et la SNRT.

Sur le plan éducatif, un ensemble d'actions d'Education Routière a été organisé en coopération et en coordination directe avec les établissements scolaires publics et privés, profitant à plus de 4000 enfants et 80 cadres enseignants.

Le temps est à l'action pour ne plus voir davantage de vies fauchées par des chauffards imprudents ou sacrifiées à cause de routes mal équipées ou mal entretenues.(MAP).

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